Rapport des activités de sensibilisation du 10 au 31 janvier 2011 dans 45 écoles et 15 abris provisoires de la zone métropolitaine sur la domesticité infantile et la violence faite aux filles et aux femmes. Par le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) et la Fondation Maurice A Sixto (FMAS). Dans le cadre du projet : « Ann rebati yon Ayiti san restavèk »
Date/hrs Ecoles / Camps Déroulement de l’activité Remarques/contraintes Lundi 10 10h-12h Ecole « Le retour d’Autrefois » L’activité a débuté un peu en retard mais le travail a duré environ deux heures. Les élèves, qui étaient environ 150, sont du Primaire au Secondaire jusqu’à la Philo. Ils ont participé activement au débat après la projection. Certains en ont donné leur point de vue et ont fait des suggestions intéressantes sur le sujet en question. Recommandations des élèves : 10 bureaux de protections des enfants répartis dans les 10 départements du pays pour surveiller de plus près le traitement des mineurs ; Vulgarisation des principes de Droits humains ainsi que les sanctions réservées à ceux qui les violent. Intégration des jeunes dans la lutte destinée aux respects des Droits de l’enfant. Consternation assez visible dans la foule suite à la projection de Ti Sentaniz ; Participation de la majorité ; Présence remarquée et participative du corps professoral ; Remerciements chaleureux ; Temps insuffisant pour prendre toutes les questions. Lundi 10 10h-12h l’Institution Mixte Reiser HEIGHTS DE Donté (IMRH) A cette école, la séance a pu réunir 200 élèves sur un effectif de 373, quoi que l’équipe responsable de cette institution ait mis un peu de retard. Au tout début, les enfants sont appelés à prendre conscience de la situation de leurs semblables en domesticité en Haïti. La projection, une fois terminée, les écoliers ont mis en question l’Etat, ensuite les instances devant garantir la protection des Droits des enfants. L’un d’eux a affirmé que chez lui est logé une restavèk. Recommandations des élèves : Prise de responsabilité de l’Etat haïtien ainsi que les instances concernées ; Proposition de concertation dans leur travail ; Encadrement de l’enfant haïtien par entre autres l’éducation ; Responsabilisation des parents et leur sensibilisation quant au problème ; Spots publicitaires pour dénoncer le problème et du même coup inciter à la responsabilité citoyenne. Petite difficulté de réclamer le silence car plus d’un veulent parler en même temps ; Critique poussée de l’Etat haïtien quant à son irresponsabilité ; Maitrise du sujet ressentie ; Satisfaction remarquée ; Intérêt pour le sujet ; Compréhension montrée ; Remerciements des membres de la Direction. Lundi 10 3h-5h Lycée National de Pétion ville L’activité, qui s’est déroulée sur la cour du Lycée, a été introduite par le Directeur de l’institution qui en profité pour saluer le travail que mène la FMAS et le MCFDF. Environ 400 élèves des classes humanitaires (2e, 1ère, Terminale) en ont pris part. Les débats ont été longs et profonds sur la domesticité qui, selon la plupart des élèves, a empiré après le séisme du 12 janvier 2010. Avant la fin, ils étaient si excités, qu’ils ont failli renverser l’écran. Recommandations des élèves : Formation de commissions de quartier constituées de jeunes volontaires pour soumettre des rapport sur le traitement des enfants à une instance de Droits humains ; Distribution de petites fiches à la population qui expliquent les conséquences de la pratique de la domesticité infantile sur la population ainsi que les sanctions réservées à la violation des Droits humains ; Responsabilisation des parents. Certaines fois, le staff intervenant perd le contrôle des élèves dont le nombre a été un peu élevé ; Une minorité exige à haute voix un travail plus concret des institutions de Droits humains locales et internationales pour renverser la pratique restavèk ; Présence remarquée des membres de la Direction et du corps professoral. Lundi 10 5h-7h Camp Sainte Thérèse Dans ce camp de fortune de Pétion-Ville sont logées plus de 3600 personnes selon les membres de son comité de gestion. La FMAS a entamé la sensibilisation en mettant en relief la vulnérabilité des enfants (surtout les filles) et les femmes parmi eux. Ils étaient près de 370 à réfléchir aussi sur la domesticité infantile qui est d’ailleurs présente également dans les abris provisoires après le 12 janvier 2010. L’interaction, froide au début, a connu une montée de température le long des débats. Ils se sont entendus sur un tas de choses dont leur retour à une vie normale (maison, ……) et une reconstruction d’Haïti sans enfants restavèk. Recommandations des résidents du camp : L’Etat haïtien doit se responsabiliser quant aux besoins élémentaires de la population, en particulier les femmes et les enfants, mais avec la pression des organes de défenses des Droits humains ; Des rencontres avec les familles en provinces pour les convaincre de garder leurs enfants en dépit de toute situation critique dans laquelle elles évoluent.
Certains sont visiblement touchés par le sort de Ti Sentaniz ; Présence remarquée des membres du comité qui ont souhaité avoir une autre séance du même genre ; Promesse du comité de renforcer la protection des Droits de l’enfant dans le site ; Inexistence de l’Etat affirmée ; Démonstration de découragement vis-à-vis de la lenteur de la reconstruction dont parle le Gouvernement haïtien.
Mardi 11 10h-12h TIMKATEC 3 Dans cette école, le travail n’a été réalisé qu’avec des filles, au nombre de 60, âgées de 10 à 18 ans. Elles ont regardé le dessin animé Ti Sentaniz avec une attention soutenue. Elles sont un peu habituées avec le sujet en question, parce qu’elles sont pour la plupart des resravèk, et ensuite elles ont récemment réalisé un documentaire sur la situation probable de la domesticité en Haïti en 2050 avec « Ecarlate la compagnie », une compagnie franco-belge, en collaboration avec la FMAS. Elles ont pris le temps de faire comprendre combien difficile est la vie d’un restavèk lors de leur prise de parole. Recommandations des filles : Rappeler sans cesse au Gouvernement haïtien que cette catégorie de personnes existe et n’attend qu’à être secourue ; Sensibiliser les familles d’accueil sur le traitement des enfants ; Obtenir la possibilité d’intégration à l’éducation et à la santé pour tous les enfants incluant les restavèk.
Grande tristesse remarquée parmi les filles pendant et après la projection ; la majorité d’entre elles ont eu un peu peur de prendre la parole en public ; Certaines ont pleuré ; Présence des responsables remarquée ;
Mardi 11 10h-12h Collège Interfamilia Le Directeur de ce collège, Joseph Pierre Antoine Francillon, très heureux d’une telle activité de sensibilisation, a conduit le staff de la FMAS et du MCFDF jusqu’à son auditorium où il a rassemblé environ 220 élèves issus majoritairement de la Rhéto. Certains ont avoué avoir eu la chair de poule à la fin de la projection de Ti Sentaniz. Bon nombre d’entre eux ont réagi face à cette triste réalité. A chaque violente parole ou humiliante injure lancée à l’endroit de la maltraitée, certains riaient mais d’autres laissaient voir sur leur visage un sentiment de pitié et de consternation. D’autres élèves, pour leur part, critiquaient le fait que les provinces n’aient pas ce qu’a la capitale en terme de structure, dans le cas contraire, il n’y aurait pas tant d’enfants en domesticité en Haïti. Recommandations des élèves : Travailler à permettre à toutes les villes d’Haïti d’être autonomes socio-économiquement de façon à diminuer la migration incessante et incontrôlable des gens vers la capitale ; Sensibiliser les Haïtiens de manière à ce qu’ils décident d’avoir des enfants en fonction de leurs moyens économiques ; Eduquer les familles d’accueil pour qu’elles respectent les droits des enfants.
Bonne participation de la majorité des élèves au moment des interactions et cueillette de recommandations ; Présence très remarquée des membres de la Direction et du corps professoral. Remerciements chaleureux ; Souhait d’autres séances pareilles. Mardi 11 3h-5h Union des Associations de Fort-mercredi Cette école, conçue spécialement pour les enfants démunis, a reçu chaleureusement le travail. Au nombre d’environ 95, les élèves, âgés entre 15 et 20 ans, étaient visiblement touchés par la question lors des interventions. Ils ont participé en laissant entendre la douleur que quelqu’un peut ressentir dans une telle situation. Une demoiselle a beaucoup pleuré. Selon ses dires, elle est très maltraitée chez elle. Celle-ci se voit comme une Sentaniz sauf, qu’elle va à l’école. Suite à un entretien avec la FMAS et le MCFDF, la Directrice s’est chargée de faire le suivi pour la petite maltraitée. Recommandations des élèves : Travailler à ce que leur situation change en adoptant les mesures nécessaires (permettre aux parents des provinces de trouver du travail afin d’augmenter leurs revenus, Encadrer les paysans sur le plan agricole, …..) ; Punir les gens qui font de la violence à l’égard des enfants ; Mise en place d’une instance spécialisée dans le domaine des droits humains destinée à superviser les enfants, chez leurs parents ou chez des familles d’accueil, par le biais de travailleurs sociaux (Recommandation de la Direction).
Une tristesse généralisée a envahi la salle presque tout le long de la séance de sensibilisation ; Chacun semblait avoir un mot à dire mais tous hésitaient de prendre la parole ; On dirait que pour la plupart, ils voyaient leur propre image à travers Ti Sentaniz; Présence participative des membres de la Direction ; Remerciements chaleureux ; Mardi 11 5h-7h
Camp Jacquet Toto Selon les membres du comité de cet abri provisoire, ce site reçoit très peu de visite. Ces quelques 265 personnes ont accueilli le travail avec beaucoup de chaleur et certains ont admis que le sujet du jour est d’une grande importance surtout que le nombre d’enfants en domesticité va en grandissant. « Il y en a de ces parents qui ne font pas la différence à l’égard de leurs propres enfants, imaginez-les une seconde avec ceux d’autres personnes », a d’ailleurs signalé une dame. Recommandations des habitants du site : Une sensibilisation nationale sur le sujet à travers les organes de communication (Radio, TV, Internet…), les écoles, les églises, les universités et autres pour dénoncer la pratique ; Implication concrète de la justice haïtienne dans la lutte pour la mise en application des conventions et lois signées à ce sujet ; Engagement citoyen dans la dénonciation de la pratique.
Installation facile des matériels de travail ; Participation massive des résidents du site ; Révolte verbale au cours de la projection en dépit du côté humoristique de certaines parties de la narration ; Promesse d’engagement dans la lutte contre la domesticité infantile
Mercredi 12 Congé Congé
Congé Jeudi 13 8h-10h
Collège Marie Dominique Mazzarello Chez les Sœurs salésiennes de Jacquet, le travail a lieu un peu plus tôt que les autres. Le Censeur a donné la permission de travailler avec les deux classes de philo pendant les deux heures creuses qu’ils ont dans leur horaire. A la fin de la séance, les élèves, au nombre de 94, n’ont pas caché leur contentement ainsi que leur pleine satisfaction. Certaines souhaitent même intégrer la FMAS pour devenir des agents de sensibilisation. Elles ont fait des approches liées à la situation sociopolitique et économique difficile actuelle du pays qui favorise, selon eux, l’émancipation du système restavèk. Toutefois, elles pensent que le problème d’un jeune devrait être celui de tous les jeunes. Recommandations des élèves : Mise en place de plusieurs cellules de contrôle à travers le pays avec l’implication et le plein support de l’Etat ; Elaboration de rapport mensuel par département sur la situation des enfants, surtout des plus démunis ; Organisation d’un sommet national annuel de la jeunesse sur leur situation en vue de l’éradication du système restavèk par la responsabilisation de la jeunesse.
Bonne collaboration entre le staff intervenant et les responsables du collège ; Soucis des élèves de suggérer la fusion des forces de tous les secteurs pour faire face à cette problématique ; Professeurs et élèves ont été sensibilisés. Jeudi13 10h-12h L’école en question fermée ce jour-là
Jeudi 13 3h-5h L’école en question fermée ce jour-là
Jeudi 13 5h-7h Camp Morne Hercule 3 Environ 235 personnes, en majorité des enfants, se sont réunies pour la projection de Ti Sentaniz. Il était pour le moins motivant et intéressant de constater l’ambiance qui régnait et l’interaction qu’il y a eue entre les membres de l’équipe et le public. Le MCFDF a intervenu sur la question de la violence faite aux filles et aux femmes, dans les camps aussi après le séisme du 12 janvier 2010. Cette partie de la sensibilisation a capté l’attention de plus d’un qui en ont profité pour poser un ensemble de question à ce sujet. La FMAS a établi une différence entre le traitement donné à Chantoutou et celui infligé à Sentaniz. Recommandations des résidents du camp : Travailler à encourager la multiplication des emplois, dont l’absence est considérée comme étant l’une des causes de la domesticité ; Sensibiliser la population à supporter la production nationale, ce qui serait bénéfique pour le secteur paysan ; Prioriser les femmes et les enfants dans toute décision liée à la reconstruction du pays.
Présence féminine très remarquée, mais absence des membres du comité du camp ; Intérêt des résidents à comprendre quel travail fait concrètement la Fondation Maurice A Sixto vis-à-vis des enfants maltraités découverts ;
Vendredi 14 10h-12h
Collège Gilbert Albert Les élèves, au nombre de 96, attendaient visiblement avec impatience l’arrivée du staff de la FMAS et du MCFDF. Après la projection de Ti Sentaniz, ils ont animé le débat entre eux en affrontant les points de vue sur les Droits des enfants et des femmes au 21e siècle. Certains ont réclamé à la fin un DVD de Ti Sentaniz. Recommandation des élèves : Mise en place d’une association d’élèves-citoyens pour appuyer le mouvement visant à éradiquer le système restavèk en Haïti ; Faire pression sur le Gouvernement de façon à ce qu’il introduise dans son programme de développement un chapitre concernant les procédures légales à entamer pour en finir avec cette pratique esclavagiste ; Intégration des médias dans cette lutte. Enthousiasme visible chez les élèves pour éliminer l’esclavage moderne des enfants ; Petite difficulté à trouver entre eux un terrain d’entente sur le « par où commencer » pour l’éradiquer ; Aveu de la peur des adultes anciennement restavèk. Vendredi 14 10h-12h L’école en question fermée ce jour-là
Vendredi 14 3h-5h
Ecole Nationale de l’Uruguay A l’école Nationale de l’Uruguay, a cause des déplacés qui sont sur la cour, l’équipe a du travailler dans une petite salle. Ce qui a rendu l’activité difficile parce que toute l’école voulait y participer. Toutefois, le nombre d’élèves qui y ont vraiment pris part sont environ 200. Les questions posées à la fin de la projection et interventions de l’équipe ont été dans l’ensemble assez pertinentes et ont embrassé une bonne partie des thèmes développés. Recommandations des élèves : Promotion des droits des enfants par la sensibilisation auprès des parents et des familles d’accueil ; Mise en place d’un espace pour recevoir les enfants maltraités et démunis ; Mise en place d’un fonds pour subvenir au personnel des centres d’accueil ainsi qu’aux besoins des enfants accueillis à tous les points de vue (Education, Santé, Sport, Loisir et autres)
Le calme du public n’a pas toujours été établi ; Réclamation du silence répétée ; Intervention intéressante de particuliers parmi les élèves. Présence interrompue du corps professoral. Vendredi 14 5h-7h Camps Nerette 1 Une vingtaine de minutes ont été très utiles aux intervenants et au staff de techniciens à trouver un espace convenable à la projection du dessin animé Ti Sentaniz pour les résidants de ce camp. Toute de suite, la présentation des droits et devoirs de l’enfant a servi comme introduction à cette séance qui a duré environ 1h45mns, réunissant quelques 190 assistants. Ensuite, il a été question de présenter la domesticité infantile comme un poison violent à éliminer, car elle détruit les rêves, encourage l’exclusion et la délinquance juvénile. Toutefois, tous ceux du camp qui ont pris la parole n’ont fait que déplorer le système restavèk, mais ont eu beaucoup de mal à faire part de leurs recommandations pour palier à la problématique. Recommandations des résidents du camp : Eduquer les enfants, Assurer leur sécurité alimentaire ; motiver les gens à contribuer à la diminution du taux de natalité à travers le pays de manière à faire baisser la pauvreté et du même coup diminuer le nombre de restavèk.
Difficulté à trouver un lieu pour la représentation ; intérêt des résidents du camp à participer, surtout les femmes et les enfants ; Grande fatigue du coté du staff de la FMAS et du MCFDF.
Lundi 17 10h-12h Collège René Descartes Travail réalisé avec la classe de philo d’un effectif d’environ 100 élèves (âgés entre 18 et 25 ans), dont une quarantaine de filles. Le travail n’était pas facile au départ, mais par la suite, les élèves sont emportés par un désir de dialogue, d’échanges mûrs sur la problématique de « Restavèk ». Des discussions poussées ont aussi été au rendez-vous sur la problématique d’équité de genre, de l’égalité des sexes, du respect des Droits de l’enfant et de la femme. Recommandations des élèves : L’implication citoyenne pour dénoncer la domesticité ; La vulgarisation des Droits de l’enfant et des femmes à travers les écoles, La valorisation de l’éducation surtout dans les zones reculées ; Solidarité entre les jeunes et les instances concernées pour agir et promouvoir la non-discrimination. Création d’emplois pour diminuer la pauvreté en passant aussi par l’encadrement de la production nationale.
Intérêt des jeunes pour le mouvement contre la domesticité, pour l’égalité des hommes et des femmes ; Des larmes sont versées ; Les deux heures de travail estimées insuffisantes selon plus d’un ; Souhait d’une autre séance du même genre par certains élèves. Remerciements chaleureux. Lundi 17 10h-12
Collège Dei-Virtus « Silence les amis, je veux écouter ce que ces gens disent parce que c’est important », cette phrase d’un élève a semblé doubler l’enthousiasme des intervenants de la FMAS et du MCFDF qui n’ont pas tardé à introduire avec le rôle des jeunes dans la lutte contre la domesticité infantile ainsi que l’importance du respect des Droits de l’enfant et de la femme dans une société démocratique. Cette fois-ci, la représentation s’est présentée comme une sorte de table ronde, l’intervenant avance un problème, un élève propose un terrain de solution et un autre signale les faiblesses de la proposition. Ces élèves de Rhéto, au nombre de 98, se sont montrés consternés par l’histoire de la malheureuse Ti Sentaniz et, pour certains, il est un impératif de penser à cette catégorie d’enfants dans toute réflexion se rapportant au développement, à la reconstruction. Recommandations des élèves : Utiliser le Parlement haïtien de la jeunesse pour faire passer les revendications des enfants et ce, à travers des représentants départementaux ; Dispenser un cours de Droits humains dans les écoles en tenant compte de la domesticité infantile ; Application des lois et conventions sur les Droits de l’enfant.
Facilité à établir le contact ; Débat entre élèves et intervenants très enrichissant ; Très bonne maitrise du sujet ; Remerciements chaleureux ; Présence remarquée des membres de la Direction et du Corps professoral. Lundi 17 3h-5h Lycée Anténor Firmin La construction de l’être humain dans la reconstruction du pays, tel a été la phrase coup d’envoi de la représentation réalisée en faveur d’environ 240 élèves de Rhéto et de Philo. Ce qui a suscité de profondes réflexions et d’enrichissantes interactions en ce qui concerne le changement de mentalité en vue d’aboutir à l’éradication du système restavèk en Haïti. « Elargir le marché du travail aux gens des provinces serait un pas important vers l’élimination du système », a répondu avec une réflexe étonnante un élève de Philo. Pour un autre, c’est le contrôle de son pouvoir de procréation qu’il faut avoir de concert avec ses moyens économiques pour diminuer le phénomène de restavèk. Recommandations des élèves : Développer les zones rurales et structurer l’éducation pour que les gens vivant à la campagne puissent trouver ce qu’il y a de mieux pour leurs enfants, ce qui éviterait la migration vers la capitale ; Procéder à un lavage de cerveau pour les adultes afin de faire encrer dans leur tête l’importante d’un changement de mentalité, et inculquer les mêmes valeurs à tout le monde ; Structurer et former les familles, et pour le cas des restavèk actuels, une prise en charge par l’Etat afin qu’ils reprennent confiance.
Participation massive des élèves pour critiquer, analyser le mauvais côté de la réalité haïtienne et proposer des solutions ; Intérêt poussé pour la participation citoyenne par quartier ; Réflexions profondes ; Présence remarquée des membres de la Direction et du corps professoral ; Remerciement chaleureux. Lundi 17 5h-7h Camp Fontamara Les enfants se sont regroupés au devant de la foule pour regarder, pas sans turbulence, le dessin animé Ti Sentaniz. Additionnés aux jeunes et aux adultes, ils ont été environs 290. Peter Janvier, 13 ans, a avoué haut et fort qu’il a l’habitude de voir des restavèk au sein même du camp où il réside il y a plus d’un an. « Je n’ai pas encore été à l’école, mais j’aimerais du fond du cœur y aller pour ne pas être victime un jour de cette situation. Recommandations des résidents du camp : L’Etat doit veiller à ce que tous aient les mêmes droits, parlant des enfants ou des adultes ; L’Etat doit protéger la vie de sa population en commençant par lui garantir l’existence (ils se réfèrent ici à la situation alarmante dans laquelle ils vivent dans le camp) ;
Beaucoup d’intervention du public ; difficulté de l’un à accepter l’opinion de l’autre ; Critique de l’Etat haïtien ; Petit incident lié à une insuffisance de maillot lors de la distribution.
Mardi 18 10h-12h Ecole Nationale du Paraguay Environ 80 élèves de la 6ème secondaire de cette école, majoritairement des filles, ont eu l’opportunité de réfléchir et d’apporter des pistes de solution à la problématique de domesticité infantile en Haïti. Suite à la projection, certains ont dévoilé ce qu’ils ont aimé ou pas. Pour une fois, une élèves a su faire une comparaison de capacité d’agir entre Ti Sentaniz (restavèk) et Chantoutou (fille de la famille d’accueil), disant que la première fait trop de travail pour son âge, alors que la deuxième est trop gâtée et sait faire trop peu, ce qui constitue également un handicap. Recommandations des élèves : Faire respecter les Droits des enfants accueillis en sensibilisant les familles qui les reçoivent ; Convaincre les familles d’accueil d’envoyer les enfants accueillis à l’école, avec une supervision mensuelle d’un travailleur social ou autre spécialiste payé par l’Etat ou par une instance spécialisée ; Construction d’un centre d’accueil par département sous la supervision des représentants du Gouvernement haïtien.
La timidité des enfants a quelque peu ralenti le programme ; les membres de la Direction et du corps professoral ont brillé par leur absence. Mardi 18 10h-12h Lycée Marie-Jeanne Travail réalisé avec un effectif d’environ 105 filles, avec près 85 filles de la Seconde C (âgées entre 17 et 20 ans) et avec 20 autres filles du Secondaire. Les discussions, assez mûres sur la projection de Ti Sentaniz, ont débouché sur l’importance des femmes dans une société « moderne et civilisé », l’intégration des hommes dans la lutte pour le respect des Droits des femmes et des enfants, la dénonciation de la violence faite aux femmes et aux filles comme étant un crime devant être sévèrement puni par la loi. Recommandations des élèves : Renforcement du MCFDF par un bureau spécial pour les enfants en général, avec un département pour enfants en domesticité et des rues en particulier, en collaboration avec la FMAS ; Mise sur pieds d’une émission télévisée sur la problématique « Restavèk » avec l’intervention de différents professionnels de divers domaines pouvant être utile à faire avancer les débats sur la question ; Protection particulière des enfants par l’Etat haïtien sous la surveillance d’agents spécialisés dans le domaine.
Mésentente au départ entre le staff de la FMAS/MCFDF et les responsables du Lycée sur l’heure négociée pour débuter l’activité ; Présence remarquée du corps professoral, participation active de la majorité des élèves (réponses collectives) ; Fougue et motivation des élèves ressentis. Mardi 18 2h-4h Ecole Nationale Thomas Madiou L’impatience, l’enthousiasme sont des mots qui peuvent aider à décrire l’ambiance d’effervescence qui a régné à cette école lors de la projection de Ti Sentaniz. Ces 116 élèves, emportés par l’histoire, se sont calmés à la fin du dessin animé. Place à la tristesse. Ainsi, certains ont fait part de leur opinion en dénonçant, dans la majorité des cas, le traitement esclavagiste dont est victime l’héroïne de l’histoire. « Si j’étais Chantoutou, j’aurai donné de mes vêtements personnels à Ti Sentaniz qui n’avait qu’une robe », a lancé cette fille lors de son intervention, alors qu’une autre a avoué avoir passé par le même chemin que Ti Sentaniz. Recommandations des élèves : Promotion de l’égalité des Droits des enfants peu importe leur origine et leur statut dans la société par le biais de toute sorte de moyen de vulgarisation (Spot, banderole, flyers, marches pacifiques….) ; Solidarité des enfants des familles d’accueil avec les restavèk pour sensibiliser.
Le silence est arrivé avec difficulté, l’activité a beaucoup tardé à commencer ; l’interaction assez intéressante des élèves, surtout des filles, qui s’est fait sentir au milieu et à la fin du programme, a comme passé l’éponge. Mardi 18 5h-7h Camp Accra Canapé Vert Les quelques 330 résidents volontaires de ce camps se sont réunis à un temple à côté de leur site pour prendre par à cette activité de sensibilisation. L’espace n’étant pas trop grand, des dizaines d’autres sont restés dehors pour regarder la projection de Ti Sentaniz. Pourtant, malgré l’inconfort de plus d’un, ils ont aisément fait le silence nécessaire au bon déroulement de l’activité. Selon un homme assez âgé, ce problème de domesticité infantile sera toujours là si l’Etat ne s’organise pas de façon à décentraliser et déconcentrer le pays. Une femme a plus loin intervenu pour parler de la revalorisation de la terre, ainsi les gens de province n’auront pas à donner leurs enfants en esclavage car ils auront de quoi subvenir à leurs besoins. Recommandations des résidents du site : Elargir la sensibilisation pour aboutir à la décentralisation et la déconcentration du pays ; Encadrement de l’agriculture, valorisation de la production nationale ; Conscience citoyenne. Participation et remerciement des membres du comité du camp ; Bonne collaboration ;
Mercredi 19 10h-12h Collège Bélizaire Lamarre 158 enfants et jeunes, dont 76 filles, ont participé à cette séance de sensibilisation sur la domesticité. Au début, certains d’entre eux ont eu à déclarer qu’ils connaissent des enfants maltraités habités le même le quartier qu’eux. Pour d’autres du Secondaire, ce problème ne cessera jamais tant que Port-au-Prince sera la ville-cible de tous les gens de province. « Nous ne sommes pas conscients de la richesse que nous avons : une population très jeune, mais hélas ! », a regretté Alexandre Youmy de la 9ème année fondamentale. Recommandations des élèves : Construction d’une grande école nationale dans chacun des 10 départements géographiques du pays pour encourager l’éducation pour tous avec obligation au moins jusqu’à la 6ème année fondamentale ; Vulgarisation des droits de l’enfant dans les écoles primaires et secondaires de manière détaillée ; Faire pression sur l’Etat pour se pencher concrètement sur le phénomène et envisager des solutions de concert avec la population en générale, les jeunes en particulier. Grand intérêt porté sur l’éducation des enfants haïtiens ; Bonne appréciation de la représentation ; Renouvellement souhaité de l’expérience ; Présence remarquée du corps professoral ; Remerciements chaleureux. Mercredi 19 10h-12h Collège Hadassah A cette séance, les élèves de Rhéto et de Philo de cet établissement, environ 200, ont mêlé rires et pleures, pertinence et légèreté, mais ils ont abouti, pour la plupart, à une prise de position claire : l’éradication du système restavèk en Haïti. « Peut-on juger une famille qui a accueilli chez elle un enfant qu’elle n’a pas volé mais dument remis par ses propres parents », s’est questionné une fille de la Philo. Toute suite, un camarde a rétorqué : « Il faudrait faire en sorte que la famille qui donne l’enfant puisse le garder, c’est tout ». Ceci, a poursuivi la philosophe, entraine un tas de chose, et devient pour le moins compliqué. « Je crois que nous venons d’établir l’importance de sensibiliser les gens de toute âge et de tous les départements », a fait comprendre l’élève de Rhéto. Les discussions ont été intenses sur ce sujet qu’ils ont qualifié de délicat, car tous doivent apporter dans leur domaine leur quotte part. Recommandations des élèves : Agir de manière à atteindre tous les secteurs (Publics et Privés) pour une action à l’unisson contre la domesticité infantile ; Penser à multiplier les moyens de production des personnes vivants dans les campagnes, en vue de leur rendre autonomes ; Travailler à aboutir à une décentralisation et déconcentration du pays. Les élèves blagueurs ont été aussi actifs et présents que les élèves sérieux et attentionnés ; Confrontation d’idées pertinentes et logiques ; Autocritique et volonté de changement d’attitude ; Présence remarqué des membres du corps professoral, Remerciements chaleureux. Mercredi 19 3h-5h Centre Communautaire des enfants de Carrefour feuille. Collège Mixte la Sainte Famille Cette école catholique a bien accueilli cette activité et elle a offert comme public environ 95 enfants âgés entre 12 et 20 ans. Il a été facile de leur apprendre à chanter pour qu’ils captent mieux l’importance du respect des Droits de l’enfant, ou encore de tous, dans la société. Certains d’entre eux n’ont pas pu s’empêcher de rire au cours de la projection de Ti Sentaniz, mais ils ont déploré le traitement de cette dernière qui, disent-ils, mérite tout aussi bien que Chantoutou (la fille de la famille d’accueil) d’aller à l’école et d’être respectée. Recommandations des élèves : Permettre à tous les enfants, peu importe leur sexe, leur origine, leur couleur, d’aller à l’école ; Punir les grandes personnes qui ne respectent pas les Droits fondamentaux des enfants ; Prises en charge par l’Etat haïtiens des orphelins, des enfants de rue et des restavèk à tous les points de vue.
Timidité visible des plus jeunes enfants ; Participation majoritaire des plus âgés ; Appréciation du dessin animé ; Peu de questions ont été posées. Mercredi 19 5h-7h Camp Place Canapé Vert Plus de 260 personnes ce sont massées devant l’écran géant utilisé dans les camps pour la projection en vue de regarder le dessin animé de Ti Sentaniz. Pour certains, ce ne fut pas leur première fois, « J’ai déjà vu, mais pas intégralement », a laissé entendre l’un d’entre eux. Le public étant très varié selon l’âge, les interventions des membres de la FMAS et du MCFDF ont du se faire à différents niveaux de langages, façon d’atteindre tout le monde. Consciente de la pauvreté comme l’une des causes de la domesticité, une dame a affirmé qu’elle aurait préféré souffrir avec ces enfants, aussi nombreux qu’ils pourraient être, que de les envoyer ailleurs vivre ce martyr. Un homme a, pour sa part, dénoncé le comportement de « je m’en fous bien » de sa femme qui l’a abandonné avec deux enfants. Recommandations des résidents du camp : Faire comprendre aux gens des provinces qu’ils peuvent contrôler leur pouvoir de procréation selon leur possibilité afin de diminuer la pauvreté ; Permettre aux jeunes, spécialement aux plus démunis, d’avoir accès à l’apprentissage d’un métier manuel pour pouvoir subvenir à leur besoin.
Activité débutée avec environ une heure de retard, faute de planification du comité du camp, les résidents ont du être rassemblés au moyen d’un mégaphone ; Appréciation de l’humour de l’auteur de Ti Sentaniz dans l’histoire ; réflexion profonde sur la problématique ; Participation de tranche d’âge très variée (enfants, jeunes, adultes, vieillards).
Jeudi 20 7h-9h Lycée Marie-Anne A la fin de la projection, il y a eu des interactions émouvantes. Certaines filles ont partagé leur angoisse face à ce phénomène et d’autres ont pris positions contre. Parmi les 102 élèves, l’une d’entre elles a montré l’importance d’entrer dans le monde des enfants qui sont déjà en domesticité en vue de bien les comprendre. Selon elle, Il faut leur donner toute l’attention et toute l’affection qu’ils méritent. Au cas où l’on rencontre un arrogant maltraitant un enfant on doit choisir le moment propice pour l’aborder, a-t-elle ajouté. Recommandations des élèves : Inciter les parents à contrôler leur pouvoir de procréation ; Contrôle des natalités par l’Etat Haïtien ; Aider économiquement les familles, créer des emplois, faire respecter les droits de l’homme dans le vrai sens du terme ; Construire des écoles (techniques surtout) dans toutes les villes de province du pays.
La sensibilité féminine était au rendez-vous, tenant compte des prises de positions des filles ; Accent mis également sur la natalité ; Présence pas trop remarquée des membres de la Direction ; Jeudi 20 10h-12h Ecole République du Guatemala Cette séance a réuni les 82 filles de la 4ème jusqu’à la 6ème année fondamentale de cette école (sans prendre en compte celle qui participait depuis leur salle de classe. Agées entre 10 et 15 ans, elles ont pu débuter l’activité avec une assez longue discussion à propos des Droits de la femme et la violence faite aux femmes et aux enfants. Ensuite, elles ont bénéficié d’une présentation de la FMAS, le travail qu’elle entreprend à travers le pays avant qu’elles aient eu la chance de visualiser le dessin animé Ti Sentaniz. Des larmes ont été versées pendant et après la projection. Elles ont appris une chanson qui prône la revendication des droits de chacun. Selon la Directrice de cette école, il y a des enfants en domesticité à l’établissement. « Des fois, il y en a qui vivent chez leurs parents mais qui sont tout aussi maltraitées. Recommandations des élèves : Les enfants doivent jouir de leur droit à la santé, à l’éducation, à la nourriture, au logement et au loisir par l’application de des lois et convention mais aussi par l’élaboration d’un code social de conduite ; Mise en place d’un bureau spécial pour enfant pour recevoir des plaintes (Recommandations de la Direction).
Ambiance assez calme, présence remarquée des membres du corps professoral, les enfants ont bien appréhendé le sujet, Elles ont activement participé en posant des questions et en apprenant un chant sur les droits communs à tous. Jeudi 20 3h-5h Ecole Nationale Celie Lilavois Environ 150 élèves de la 4ème jusqu’à la 6ème année fondamentales de cette école ont assisté à une « excellente séance de sensibilisation sur la domesticité infantile », a en croire les propos du censeur de l’établissement Marie Yolène Jean. En effet, il y a eu beaucoup d’émotions parmi les élèves qui, pour la plupart, ont versé des larmes, alors que d’autres se sont dits révoltés après avoir regardé le dessin animé Ti Sentaniz. De nombreuses questions ont été posées concernant la violence sexuelle, dont le kadejak (viol), ce jour-là. Recommandations des élèves : Arrestation et punition de tous ceux qui maltraitent les enfants avec vulgarisation de ces punitions à travers les médias en guise de mise en garde pour les autres; Protection des enfants en leur garantissant la nourriture, l’éducation, la santé, la sécurité… ; Les enfants de partout doivent apprendre à dénoncer les cas de restavèk qu’ils croisent ou découvrent aux autorités concernées ; Etablissement d’un contact permanent entre l’Etat, les instances de défenses des droits humains et des citoyens volontaires pour faire faisceau comme le système.
La séance a mis un peu de temps à commencer à cause des salles d’à côté qui dérangeaient ; Il y a eu un léger dérapage lors de la distribution de maillots. Présence des responsables remarquée ; Remerciements chaleureux. Jeudi 20 5h-7h Camp Accra Delmas 32 Ce camp, où sont logées des milliers de familles, est aussi grand que dangereux. La projection a été réalisée tant bien que mal pour quelques 320 volontaires. Il y a eu des enfants en bas âge, comme des adolescents ou encore des adultes, voire même de rares vieillards. La majorité d’entre eux ont été visiblement frappés par les mauvais traitements infligés à Ti Sentaniz. Certains autres ont intervenu pour dénoncer la pratique. Recommandations des résidents : Faire respecter les Droits humains en leur permettant d’avoir accès à la satisfaction des besoins les plus élémentaires ; Encadrement de l’Etat et du Gouvernement haïtiens en mettant en place un ensemble de moyens légaux de défense des Droits de l’enfants, tels la mise en place d’un bureau de police dans chacun des Commissariats du pays spécialement pour intervenir en cas de dénonciation de maltraitance d’enfants. Enormes difficultés enregistrées avant de commencer la programmation ; Jet de pierre sur le staff de la FMAS et du MCFDF ; Des injures lancées par les résidents du camp à la fin de l’activité.
Vendredi 21 10h-12h Ecole Nationale Célie Lilavois Un effectif de 90 élèves, dont seulement 2 garçons, ont porté des réflexions assez intéressantes sur l’histoire de Ti Sentaniz. Issus des 4ème, 5ème et 6ème années fondamentales, ils sont âgés entre 9 et 14 ans. Dolorès Dérilas, une élève de la 6ème année, a avoué avoir connu des enfants en domesticité dans son quartier. Après la séance de débat, elle a promis de contribuer désormais à l’éradication de ce fléau qui ravage la société. Quant à Orlando Etienne, Il compte changer d’attitude vis-à-vis des enfants les plus démunis car, dit-il, ils sont comme lui des enfants. Recommandations des élèves : Dénonciation des cas de maltraitance d’enfants au moyen de lignes téléphoniques disponibles 24h/24 ; Promouvoir d’avantage la parité et l’équité de genre (selon leur réflexion) ; L’éducation pour tous les enfants.
Bavardage des élèves au départ, calme ensuite juste avant la projection et jusqu’à la fin pratiquement. Beaucoup de questions sont posées ; Remerciements des responsable de l’établissement. Vendredi 21 10h-12 L’école en question fermée ce jour-là
Vendredi 21 3h-5h Ecole République du Paraguay Les élèves de Moyen 2 de cette école, environ une soixantaine, sont ceux qui ont été choisis de concert avec les membres de la Direction, pour prendre part à cette séance de sensibilisation car, étant les plus âgés des élèves. Si certains ont été comme des ions spectateurs, d’autres ont eu le courage de déclarer au microphone leur frustration et leur angoisse face à une situation aussi alarmante que la domesticité infantile en Haïti. « Vous devez aussi rencontrer les restavèk pour leur faire comprendre qu’ils sont des humains et qu’à ce titre ils ne doivent pas tout accepter », a conseillé une élève aux intervenants, ajoutant qu’il faut également leur apprendre à dénoncer leur situation là où il convient de le faire. Recommandations des élèves : Cibler les enfants restavèk et les rencontrer en vue de les apprendre leurs droits et montrer comment dénoncer les « méchants » ; Faire connaitre à tout le monde les instances de défense des Droits humains, particulièrement de ceux des enfants ainsi que les numéros de téléphones.
Difficulté à faire parler tous les élèves ; absence quasi-totale de questionnement ; Faible interaction entre eux ; Sensible présence des responsables de l’école ; Vendredi 21 5h-7h Camp Primature La présence considérable d’enfants lors de cette représentation a permis à une longue introduction sur la vie de Ti Sentaniz, façon de les mettre face à cette situation lamentable et à eux-mêmes. Ces quelques 250 personnes ont, pour la plupart, alors été sensibilisées par rapport à leurs propres enfants. « Pouvez-vous imaginer vos enfants dans la même situation que Ti Sentaniz ? Je ne le pense pas », a questionné un intervenant de la FMAS. Ainsi, il est important d’éliminer ce système puisque ceux qui n’ont pas eu la chance de grandir dans une famille qui les aime peuvent devenir de vrais dangers publics pour les autres. Le problème concerne tout le monde, ont-ils compris. Recommandations des résidents du camp : Garantir la satisfaction des besoins fondamentaux de tous les enfants haïtiens en vue d’une société d’inclusion ; Eliminer toute forme d’exclusion sociale des enfants en mettant à leur disposition des instances rapprochées (présente dans les campagnes) ; Responsabiliser l’Etat haïtien. Facilité des échanges entre enfants et adultes ; Fatigue très remarquée des intervenants comme c’était le cas vendredi dernier ; Remerciements chaleureux des membres du comité du camp.
Lundi 24 10h-12h Centre de Formation et de Culture Ils ont été près de 80 élèves de la 7ème à la 9ème année fondamentale à assister à la projection du dessin animé Ti Sentaniz. Majoritairement des filles, ils ont accordé une attention soutenue à l’activité au-delà du fait que des taquins aient voulu mettre de l’ambiance à leur manière. Le déroulement de l’histoire a connu éclats de rire comme pleurs. « Les lois sont là, pourquoi ne sont-elles pas appliquées ? », a lancé une jeune fille suite aux conventions énumérées après le dessin animé. Des questionnements sur les différentes causes de la domesticité en Haïti ont aussi fait objet de débat. Recommandations : Diminution de la pauvreté par le planning familial ; Mise sur pieds d’une école gratuite capable d’atteindre dans sa formation ce que les Haïtiens appelaient jadis « Brevet » ; Instauration d’un système de crédit en faveur des gens de la province pour qu’ils puissent subvenir à leurs besoins les plus élémentaires.
Salle apparemment trop petite pour accueillir tout le monde ; Accueil et remerciement public et chaleureux du Directeur de l’école. Souhaits d’autres séances du même genre. Lundi 24 10h-12h Collège Claudin Ils n’ont pas été trop nombreux, pourtant ces 49 élèves de Philo ont réussi à décortiquer la problématique des restavèk en Haïti avec aisance et intelligence. Suite à la projection du dessin animé de Ti Sentaniz, la première chose qui les a intéressée à été les causes de cette pratique. Certains ont même eu à remonter aux temps de l’esclavage pour parler d’héritage culturel. Ensuite, ils se sont mis d’accord sur l’absence quasi-totale de l’Etat, la pauvreté et le non-contrôle de la procréation dans les familles des zones reculées du pays. Quant à Reginald Estinvil, il a dénoncé des cas de restavèk dans la zone de carrefour-feuille spécialement (Zicoe) et il nous a proposé de continuer le travail dans cette zone qui a beaucoup de restavèk. Recommandations des élèves : Faire comprendre aux Haïtiens qu’ils ne doivent pas reproduire sous une autre forme l’esclavage en tant que Première République noire du monde, un exemple est à tracer ; Un Etat fort est de mise pour aider à la sécurité alimentaire, éducative et autres de tous les enfants haïtiens ; Création d’emplois et pratique des méthodes de planning familial pour diminuer le taux des naissances et augmenter du même coup les pouvoirs d’achat par famille. Interaction réussie entre élèves et staff de la FMAS et du MCFDF ; Profondes analyses relevées ; Participation de presque toute la salle grâce au petit nombre d’élèves ; Présence faiblement remarquée du corps professoral et de la Direction ; Remerciements chaleureux. Lundi 24 3h-5h Ecole Nationale République du Brésil Pour seulement la 8ème année fondamentale, on a pu travailler avec plus de 120 élèves, uniquement des filles. Une grande salle métallique héberge le film. Captivées, elles ne sont pas demeurées indifférentes à l’histoire, le rire emplit le plus souvent l’espace, mais la consternation n’allait pas tarder à venir. « C’est l’avenir du pays que nous écrasons ainsi, comme écrase un cafard », a fait comprendre une des filles qui a demandé la parole pour exhorter ses camarades de classe à agir concrètement pour dénoncer cette situation en vue d’éliminer cette pratique « qui cause du tort à tout le monde sans exception aucune ». Elle a été soutenue pas plus d’uns qui l’ont félicitée par des applaudissements. Recommandations des élèves : Solidarité des privilégiés avec les plus démunis pour contre-carrer le système ; Vulgarisation à travers les médias de la situation actuelle des restavèk dans le pays, des lois qui interdisent la pratique et les sanctions réservées à ceux qui les violent. Petite difficulté à faire établir le silence à cause du nombre d’élèves ; capacité des jeunes filles à faire valoir un argument ; engouement de continuer la lutte ;
Lundi 24 5h-7h Camp Martissant 1 : Sainte Bernadette Pour pouvoir rassembler les résidents de ce camp, il a été obligé d’entonner un chant intitulé « Rasanble ». La projection a bel et bien commencé, mais les jeunes se sont montrés plus enthousiastes au départ que les adultes qui sont pourtant tout aussi concernés. Certains enfants ont même voulu attraper le microphone pour chanter avec le staff de la FMAS et le MCFDF. Ce public, de près de 400 personnes, a été majoritairement formé d’enfants et de jeunes, alors que les parents se sont laissés distraits par autre chose. Toutefois, au beau milieu de la projection, des rires se sont mêlés aux larmes, ce qui a favorisé une attention plus soutenue de la majorité. Recommandations des résidents de ce camp : Travailler à la sécurité alimentaire des Haïtiens en leur offrant la possibilité d’accéder à un emploi ; Bannir toute forme de discrimination entre les gens de la capitale et ceux des provinces. Décentralisation du pays.
Les résidents de ce camp exigeaient de l’argent et de la nourriture, disant que l’essentiel pour eux c’est cela, vu leur situation infrahumaine.
Mardi 25 10h-12h Ecole Nationale Esther Beaubrun Honorat Ils sont environ 80 ces élèves issus de la 1ère à la 6ème année fondamentale de cet établissement à regarder le dessin animé Ti Sentaniz et à faire partie prenante de la discussion portée sur la problématique en question. Agés entre 6 à 15 ans, les points de vue ont été pour le moins diversifiés en ce qui concerne la source véritable de la domesticité infantile : faible moyen économique des parents des provinces, pauvreté du pays lui-même ; indifférence de l’Etat haïtien et de la communauté internationale ; nombre trop élevé d’enfants par famille. Toutefois, ils se rejoignent presque tous en ce sens que les enfants sont l’avenir, et l’importance de leur encadrement pour assurer un demain meilleur. Recommandations des élèves : Assurer la protection des enfants en leur garantissant le droit à l’éducation, à la santé, à l’alimentation ; Poursuivre ceux qui maltraitent les enfants et les punir ; Dénoncer les coupables ; Rehausser l’économie locale et encadrement du secteur agricole.
Attention soutenue des élèves du début à la fin de la séance ; Idée clairement exprimée ; Sens de la tolérance ; Présence remarquée des membres de la Direction et du corps professoral ; Remerciements chaleureux. Mardi 25 10h-12h Collège du Canapé-vert
Environ 70 élèves de la Première et de la Terminale de cette école ont assisté à la projection de Ti Sentaniz avec beaucoup d’intérêt. La révolte contre la pratique de la domesticité a fait l’unanimité. « J’ai l’habitude de voir ce dessin animé, mais jamais dans son intégralité », a expliqué un jeune garçon de la Rhéto, avant d’ajouter qu’il s’agit de pure injustice ce qu’on inflige à cette fillette de 9 ans. Quant à une fille de la Philo, elle a dit être convaincue qu’il sera impossible de construire une Haïti libre et prospère avec de tels traitements envers les enfants. Un troisième élève, pour sa part, a dénoncé la passivité du père de Chantoutou qui, constamment, lit des bouquins sur les droits humains alors qu’il n’intervient jamais pour défendre ceux de Ti Sentaniz. Recommandations des élèves : La responsabilisation des parents eux-mêmes par la sensibilisation et la formation sur l’éducation des enfants; Faire pression sur les quatre pouvoirs : Exécutif, Législatif, Judiciaire et la Presse pour entamer concrètement la lutte vers l’éradication de la domesticité infantile en collaboration avec le secteur privé; Intégration d’un cours de Droits de l’enfant dans les écoles primaires et secondaires avec un accent mis sur le phénomène restavèk, les impacts et les sanctions réservées aux exploiteurs d’enfants.
Doigt pointé sur la démission des parents haïtiens ; Critique de l’irresponsabilité de l’Etat haïtien ; Appel à la solidarité juvénile ; Participation de la majorité au débat ; Aisance dans les échanges ; Prise de conscience exprimée. Mardi 25 3h-5h Impossibilité de représentation due à l’absence des matériels de travail qui sont restés enfermés dans la Direction du Lycée. Le Directeur, ayant eu une urgence, a du laisser l’établissement avant l’heure habituelle pour se rendre en province.
Mardi25 5h-7h Camp Nerette 5 Les résidants de ce camp de fortune attendaient avec impatience cette représentation. Environ 225, dont la majorité était des enfants, ils étaient au départ très agités. Ils parlaient tous ensemble et se déplaçaient constamment, occupant même l’espace réservé pour la disposition des matériels de projection. Toutefois, de concert avec les responsables du camp, dont le président Jimmy Germain, la foule a été maitrisée. « Aucun enfant n’a demandé de naitre, alors il ne mérite pas d’être traité comme une chose », s’est révoltée une dame qui a affirmé avoir trois enfants et que cela l’aurait arraché le cœur si l’un d’eux subissait cette injustice. Recommandations des résidents : Mise sur pieds d’activités pour les mamans, pour les éduquer, les sensibiliser sur la domesticité infantile pour qu’elle puisse à l’heure tour sensibiliser d’autres mamans ; Inculquer aux enfants l’importance de la solidarité des jeunes, ainsi ils pourront aider à leur façon à la sensibilisation, et aussi dénoncer ceux qui refusent de changer d’attitude. Difficulté de gestion du camp au début ; Effort considérable déployé pour établir un climat de travail ; Quelques mots vulgaires enregistrés même en présence des enfants ;
Mercredi 26 10h-12h Collège du Canapé-Vert 87 élèves de Rhéto et de Philo de cet établissement scolaire se sont empressés de s’organiser dans une même salle pour pouvoir assister à la projection du dessin animé Ti Sentaniz. L’humour de l’auteur de l’histoire, Maurice A Sixto, les a beaucoup fait rire, mais quand le moment de la réflexion sur la problématique est venu, les meilleurs points de vue se sont faits entendre. « Nous sommes tous d’accord qu’avec une telle pratique, le pays finira un jour par être le restavèk d’autres pays, si ce n’est pas déjà le cas », a lancé une jeune fille de la Philo. Cette idée a été plutôt bien supportée par d’autres camarades. « Qui veut le respect, se le procure », a poursuivi une autre jeune fille de la Rhéto pour défendre son point de vue selon lequel si les Haïtiens veulent se faire respecter ailleurs, ils doivent commencer par se respecter et respecter les autres Haïtiens, dont les enfants. Recommandations : Renforcement des cours de Civisme et de Savoir-vivre à travers les écoles ; Intégration d’un cours de Droit dans les classes de Seconde, Rhéto et Philo ; Education du peuple sur le Patrimoine et la Culture haïtien ; Encadrement des enfants par l’Etat en collaboration avec le secteur privé et les institutions de défense des Droits humains. Bonne participation d’une importante quantité d’élèves ; Réflexion pertinente ; Présence remarquée des membres de la Direction et du Corps professoral ; Remerciements chaleureux Mercredi 26 10h-12 Collège Nelson Mandela Comme ceci est le cas généralement avec les classes très denses, il n’a pas été simple d‘établir au début le silence dans cette salle de Philo constituée de près de 110 élèves. Taquins mais respectueux, ces jeunes ne tarderont pas à se faire taire eux-mêmes pour pouvoir regarder sans être dérangés le dessin animé Ti Sentaniz qui dès les premières secondes a capté toute leur attention. Il y a eu ensuite une sorte de match entre les filles et les garçons pour voir qui des deux aura à donner la réflexion la plus pertinente et utile à l’avancement de la lutte contre la domesticité infantile. La majorité a mis l’accent sur l’apport des jeunes et des médias. Recommandations des élèves : Encourager la production de musique, de théâtre et de films dans lesquels la dénonciation du système restavèk est soulevée ; Réaliser des émissions de débats radiophoniques et télévisés sur des thèmes liés à la domesticité, aux Droits humains, Droits des enfants et de la Femme.
Difficulté à établir le silence pour lancer la représentation ; Découverte de l’enthousiasme des élèves à contribuer à l’éradication du système restavèk ; Accent mis sur l’importance des médias dans la lutte ; Mercredi 26 3h-5h Collège Mixte Bélizaire Lamarre Agés entre 14 et 20 ans, ces 67 élèves, de différentes classes du Primaire et du Secondaire, ont partagé quelque moment d’analyse, une grande première pour certains, sur la problématique de la domesticité. « Je n’ai jamais pensé à ce genre de problème avant aujourd’hui, alors que, par exemple, je rencontre tous les jours des enfants de rue », a soutenu un élève de 6ème secondaire, ajoutant que ce n’était pas vraiment par méchanceté. L’essentiel à cette représentation a été la prise de conscience de la passivité d’un bon nombre d’entre eux vis-à-vis de ce fléau. C’est ainsi qu’ils ont décidé de faire de leur mieux, quoique certains ont dit ne pas savoir quoi faire réellement, pour contribuer. Alors, les numéros habituels leur ont été communiqués. Recommandations des élèves : Implication des jeunes élèves et universitaires dans la lutte contre la domesticité ; Support des jeunes volontaires par l’Etat en leur fournissant les instruments nécessaires à l’avancement du mouvement ; Dénonciation du système par la population dans des bureaux de doléances.
Conscientisation d’un groupe d’élèves quant à leur passivité antérieure ; Volonté de changer de comportement ; Mercredi 26 5h-7h Camp Place Saint-Pierre Si près de 260 personnes ont volontairement choisi de prendre part à cette séance de sensibilisation sur le système restavèk dans ce camp de fortune, le travail n’a pas été réalisé pas sans difficulté. Certains s’en balançaient pas mal d’une telle activité. Malgré tout, la détermination du staff de la FMAS et du MCFDF a su surpasser toute crainte de dérapage. La chanteuse et sociologue Tifane a tout essayé pour les calmer et pour leur expliquer les avantages d’un planning familial dans la société haïtienne d’aujourd’hui. Ceux qui écoutaient ont bel et bien été touchés. C’est si vrai que certains, suite à la projection de Ti Sentaniz, ont pris la parole pour témoigner sur la situation des gens vivants sous des tentes suite au séisme du 12 janvier. D’autres dénoncent avec force le Gouvernement haïtien qui tarde à apporter une solution à ce problème. Recommandations des résidents du camp : Prise en charge des résidents des camps par le Gouvernement afin d’y freiner le viol des femmes et des filles ainsi que la pratique de la domesticité infantile ; Faire respecter l’égalité des sexes devant la loi pour favoriser l’égalité et l’équité dans les camps ; Encadrement alimentaire des enfants. Menaces multiples de la part de certains indifférents du camp ; longue négociation avec un petit groupe pour la projection alors que le comité en question avait bien à l’avance donné feu vert ; Propos obscènes à l’endroit des intervenants.
Jeudi 27 10h-12h Ecole Nationale République du Brésil La classe de 7ème année fondamentale de cet établissement scolaire, où l’on retrouve près de 100 filles, comme tant d’autres classes d’autres écoles, a dénoncé la domesticité soit analysant le dessin animé, soit dans les recommandations en vue de son élimination. « Je sens qu’éradiquer une telle pratique, enracinée dans nos mœurs et habitudes, ne sera pas du tout facile et ne se réalisera pas du jour au lendemain », a estimé l’une des filles qui en a profité pour conseiller à ses camarades que s’il faut commencer le combat, c’est bien maintenant. « Si le choléra était là à l’époque de Ti Sentaniz, elle l’aurait attrapé à coup sûr », a enchainé une autre, après avoir parlé du temps passé par la maltraitée dans les déchets avec une seule robe. Recommandations des élèves : Eduquer les jeunes de façon à pratiquer la tolérance envers cette catégorie d’enfants et de dénoncer leur situation d’esclavage moderne ; l’intégration active des jeunes dans la lutte pour l’éradication de cette pratique en leur faisant comprendre que s’ils ne sont pas à cette place, c’est une chance. Atmosphère de travail favorable à une bonne représentation ; Prise de conscience de la difficulté d’éradiquer une telle pratique dans un pays sous-développé ; Présence Remarquée de quelques professeurs. Jeudi 27 10h-12h Institution Chrétienne d’Alexandrie Majoritaires dans les deux classes (7ème et 8ème année fondamentales) qui ont constitué la salle, les filles ont semblé accorder plus d’attention à la représentation que les garçons. Au nombre de 97, ils ont tous bénéficié de la pénombre qui régnait dans la salle, ce qui a fait ressortir les couleurs vives du dessin animé. La première fille à intervenir a fait savoir que le fait de construire des écoles n’est pas suffisant pour combattre l’esclavage infantile. Selon elle, le vrai travail est purement psychologique. Un garçon a enchainé juste pour dire que l’enfant de service est incontournable et qu’il est en fait un atout indispensable dans la vie de tous les jours. « J’en veux un », a-t-il avoué plus loin. En effet, la plupart des élèves n’ont manifesté aucun intérêt à prendre part à cette lutte, ils disent qu’il s’agit qu’un simple fait culturel nécessaire à la population. Recommandations des élèves : Engager des psychologues et les déployer à travers tout le territoire en vue de réaliser des rencontres à caractère psychologique avec les parents, donnants ou d’accueil ; Faire appliquer les moyens de planning familial. Accent mis sur l’importance de l’appui psychosocial des enfants en domesticité en vue de leur intégration sociale ; Désintérêt d’autres quant à la lutte contre la domesticité infantile en Haïti ; Jeudi 27 3h-5h Lycée Alexandre Pétion Cette représentation a été l’une des plus grandioses en nombre dans les écoles. En effet, quelques 370 élèves de Seconde, Rhéto, Philo et du Nouveau Secondaire se sont rassemblés pour prendre part à cette activité de sensibilisation avec beaucoup de fougue. Le silence n’a pas été facilement établi, mais l’a été quand même, en fait, presque. Si l’un déploie de toutes ses forces la pratique de la domesticité, l’autre demande à punir selon la loi les gens de mauvaise foi. « Nous ignorons combien de talents et de capacités intellectuelles, sportives et techniques étouffées dans l’œuf en détruisant l’avenir de ces enfants, alors que le pays en a grand besoin », cette déclaration d’un jeune de la Philo allait susciter une discussion agressive et non vide de sens sur les retombés profonds du système restavèk. Selon un élève de Seconde, Chantoutou représente également un handicap pour la société, car elle ne peut rien faire seule à son âge. Recommandations des élèves : Eduquer la population sur le vrai rôle des enfants ; Promotion de l’égalité des droits ; Introduction de l’église dans la lutte contre le système. Temps insuffisants pour prendre et répondre à toutes les questions ; Position ferme contre la domesticité ; Félicitations répétées aux initiateurs d’une telle activité ; Souhait d’un renouvellement de la représentation ; Remerciements chaleureux. Jeudi 27 5h-7h Camp Guatemala Dans cet abri de fortune, la présence d’enfants et de jeunes a été très significative. A l’arrivée de la FMAS et du MCFDF, ils ont été les premiers à se grouper pour participer à la représentation. Rejoints par les adultes, le nombre de spectateurs a atteints les 290. L’introduction de l’activité s’est adressée spécialement aux moins âgés qui ont été invités à comprendre qu’ils ont des droits et des devoirs et que l’avenir du pays est reposé sur eux. Quant aux adultes, ils ont fait face à leur responsabilité face aux enfants et à eux-mêmes ainsi qu’à leur rôle dans la bonne marche de la société. En assurant une bonne enfance, ils préparent un futur plus sûr. « Dites-moi quelle enfance vous avez eu et je vous dirai qui vous êtes ». Recommandations des résidents du camp : Education des familles à travers des émissions radiophoniques et télévisées avec des spécialistes de la famille ; Apprendre à tous les enfants leurs droits et devoirs en vue de combattre aussi à leur façon la domesticité infantile ; Support financier aux parents qui ont des enfants en bas âges (0 à 10) pour qu’ils soient toujours en mesure de répondre à l’exigence de cette tranche d’âge dans leur vie.
Prise de parole de très jeunes enfants qui ont exprimé leur frustrations et ont fait comprendre leur besoin d’encadrement en se montrant bien imbu du problème; Petite difficulté à réunir les gens ; Injures et mots vulgaires lancés à l’endroit des intervenants au début par des particuliers.
Vendredi 28 10h-12h Ecole La Pomme Environ 65 élèves de l’Ecole La Pomme, âgés de 14 à 19 ans, ont été pour le moins heureux d’assister à la projection du dessin animé Ti Sentaniz. Ces adolescents ont savouré à leur façon l’humour de Maurice A Sixto à travers cette œuvre daté de 1976. Il a donc était un impératif de leur faire comprendre que l’objectif de l’auteur n’était pas seulement de faire rire mais aussi et surtout d’inciter à réfléchir sur un problème qui ronge la société : la domesticité infantile. Tout le monde est concerné par cette lutte, toutefois comment peuvent contribuer les jeunes pour palier à cette problématique ? Recommandations des élèves : Solidarité des jeunes dans la mise en place d’associations pour veiller au bon traitement de tous ; Dénonciation des cas de maltraitance et de violence de toute forme sur les enfants dans des instances qui sont là pour prendre les doléances ; Implication active de l’Etat et du secteur privé. Bonne collaboration entre élèves et intervenants ; Facilité d’échanges et compréhension mutuelle ; Souhait d’une autre séance du même genre ; Présence remarquée des membres de la Direction et du Corps professoral. Vendredi 28 10h-12h Centre d’Etudes Secondaires de Renouveau Quelques 137 élèves de Rhéto, âgés entre 16 et 25 ans, ont accueilli chaleureusement cette représentation tant par leurs questions, leurs recommandations et leurs remerciements. Rassemblés dans une salle rapiécée, ils ne tarissent pas d’hospitalité. L’un d’entre eux, demandant la parole, a fait valoir l’idée selon laquelle toutes les salles de classes de son école devraient avoir l’opportunité de jouir de cet instant de réflexion sur un problème national aussi grave. Il a poursuivi pour expliquer l’importance d’une telle sensibilisation dans les provinces également, car on a tendance à tout concentré à Port-au-Prince. Il a été soutenu par une camarade de classe qui a ajouté que les parents eux aussi sont concernés et que leur apport est incontournable. Recommandations des élèves : Intégrer les gens des provinces dans ce genre de rencontre, les sensibiliser aussi et les porter à agir ; Sensibiliser les parents pour une autre image de l’enfant à leurs yeux ; Toucher le secteur privé, l’Etat et les Universités.
Retard causé par l’installation des matériels (Problème au niveau du câble électrique…) ; Souhait d’une représentation pareille dans chacune des salles de classe de l’établissement ; Présence remarquée du corps professoral et des membres de la Direction. Vendredi 28 3h-5h Ecole nationale Esther Beaubrun Honorat « 300 000, c’est beaucoup d’enfants ça », a lancé d’un air triste une fille de 14 ans quand elle a appris que ce nombre constituait la quantité d’enfants restavèk en Haïti, avant de dire à son amie qu’elle était chanceuse d’habiter chez une tante qui la traite comme sa propre fille. Ils étaient environ 75 élèves, âgés entre 10 et 15 ans, à s’interroger et à faire part de leur point de vue quant à ce phénomène qui a empiré après le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Enock Prévau a été chaleureusement applaudi par ses camarades quand il leur a demandé de se mettre à la place de Ti Sentaniz pour pouvoir comprendre ce qu’elle vit en tant qu’enfant, car dans le cas contraire il est impossible de voir la réalité en face. Recommandations des élèves : Le Ministère de l’Education nationale doit obliger à toutes les écoles de plaquer dans chaque salle de classe un autocollant qui prône l’éradication du système restavèk sur tout le territoire haïtien ; Les chaines de télévision doivent continuer à diffuser le dessin animé Ti Sentaniz et des fois avec des commentaires par des intervenants des institutions de Droits humains.
Réflexions étonnantes de certains élèves ; Prise de position ferme vis-à-vis du système restavèk ; Représentation réalisée de façon aisée ; Présence remarquée des membres du corps professoral. Vendredi 28 5h-7h Camp Champs-de-Mars
Impossibilité de réaliser la Représentation dans cet abri provisoire ce jour-là à cause de l’insécurité dans la zone métropolitaine.
Lundi 31 10h-12h Collège Mixte ROussan Camille Agés entre 16 et 25 ans, les élèves de Rhéto et de Philo de cet établissement ont fait montre d’une appréciation débordante quant à cette activité de sensibilisation. Au nombre de 77, ils ont applaudi à chaque intervention. « Moi, j’ai eu de la chance, mais j’avoue que je n’ai jamais vraiment pensé aux autres avant aujourd’hui », a expliqué un jeune garçon de la Rhéto, ajoutant que cette forme de reconstruction « de la pensée haïtienne » devrait avoir une place de choix dans le programme de reconstruction d’Haïti, car elle est fondamentale. Une jeune fille, quant à elle, n’a pas mâché ses mots quand elle a accusé les gens maltraitant les enfants de lâches et d’insensibles. « S’ils savaient que l’enfant allait leur rendre la monnaie de leur pièce sur le champ, ils n’agiraient pas de la sorte », a-t-elle ajouté. Recommandations des élèves : Exiger de l’Etat la première chose qu’il doit assurer à la population : l’existence ; Rééduquer la population quant à la dénonciation de toute anomalie remarquée comme le font les citoyens américains ou canadiens même quand ils ne sont pas directement concernés.
Vive atmosphère d’échanges ; Aveu répété de l’importance d’une telle activité de sensibilisation dans le pays ; Critique acerbe de la mentalité haïtienne vis-à-vis des enfants et des femmes ; Appel à la responsabilité citoyenne ; Remerciements chaleureux ; Présence remarquée des responsables du Collège. Lundi 31 10h-12 Lycée Jean-Jacques Dessalines Les 130 élèves de l’une des classes de Philo PM de ce Lycée ont pu assister à une séance spéciale de sensibilisation sur la domesticité infantile en ce sens que les interactions ont à elles seules occupées la moitié du temps de la représentation. Questions-réponses, suggestions, analyses et dénonciations ont entre autres les tournures qu’a prises l’activité. Trop nombreux, ils n’ont pas eu l’opportunité de prendre tous la parole. Selon une minorité, l’Etat devrait commencer par repérer les 300 000 enfants en domesticité, les prendre en charge et ensuite empêcher la reproduction du phénomène, alors qu’un autre groupe croit que l’inverse semble beaucoup plus envisageable. Recommandations des élèves : Prise en charge des enfants en domesticité pour prouver que le système doit être rayé à coup sûr ; Intégration des médias dans la lutte ; Responsabilisation des jeunes pour ne pas être des adultes exploiteurs d’enfants dans le futur. Représentation fortement marquée par les interactions ; Temps insuffisants selon quelques élèves qui n’ont pas eu le temps d’intervenir ; Remerciements chaleureux, Souhait de continuité d’une telle activité à travers le pays ; Lundi 31 11h-1h Ecole Méthodiste de Carrefour A Cette séance, il a été possible d’avoir dans une seule et même salle 114 élèves représentants les classes de Préscolaire, de la 1ère à la 6ème année fondamentales. Etant très jeunes, une pédagogie spéciale a du être utilisée pour faire passer le message. Une longue réflexion sur l’importance de l’éducation dans la refondation ou reconstruction d’une Nation a constitué la meilleure partie de la programmation. Le slogan : « Enfants d’aujourd’hui, adulte de demain » a occupé une bonne part des échanges. Ils ont compris, en effet, que préparer un enfant, c’est préparer le futur, tout comme le maltraiter, le bafouer ou encore lui donner accès à aucun droit fondamental, c’est tuer l’avenir. Certains d’entre eux ont fini par avouer des cas de maltraitance infantile qu’ils connaissent : « Une femme de tout près de chez moi a l’habitude de maltraiter un garçon chez elle. Quand ce dernier prend la fuite, elle cri et pleure, appelant la police, comme si cela la rendait triste, mais ce n’est pas vrai, car elle recommence toujours à le rouer de bâton quand le garçon revient », a expliqué une fillette. Recommandations des élèves : Assurer le même traitement aux enfants dans les maisons par l’Etat par le biais d’agents du domaine des Droits humains ; Accompagnement psychosocial à ceux qui sont déjà victimes de discrimination en vue de les faire reprendre confiance en eux (Recommandations de la Direction) Gestion difficile de recueillir l’opinion des enfants, étant pour la plupart en bas âges ; La timidité de la majorité d’entre eux a quelque peu paralysé la progression des échanges. Lundi 31 2h-3h30 Le Louverturien de Carrefour Cette école a montré une grande soif d’une telle activité, et le Directeur, Maître Gédéon Samuel, a rassemblé environ 140 élèves de la Quatrième, la Troisième, la Seconde et la Rhéto dans une seule salle, jugeant que ces derniers sont peut être plus aptes à porter des réflexions mûres sur la problématique des enfants restavèk et a influencer les autres. Certains sont même restés debout. Cette tranche d’âge (16 à 25 ans) a en effet réagi sur le concept « reconstruction de l’humain » au cours de la reconstruction du pays. Ils ont critiqué la pensée des Haïtiens vis-à-vis des enfants (Timoun se ti bèt / les enfants sont des bêtes) d’une part, et de leur pays en général qu’ils considèrent comme étant une terre de transite. Recommandations des élèves : Une campagne de sensibilisation liée aux Droits humains sur le Civisme, la responsabilité citoyenne, l’amour du drapeau et de la patrie, l’encadrement des enfants par tous, donc la pratique de la dénonciation de leur maltraitance ; Introduction d’un cours sur la famille et un autre sur les valeurs sociales dans les trois dernières classes du Secondaire ; Vulgarisation des Droits de l’enfant à travers les médias, les écoles, les églises… Ambiance de rires au départ, questions pertinentes sur le rôle des ONG Haïti ; Petite réflexion sur la vision haïtienne de la femme après la reconstruction et la Place de l’enfant haïtien dans la société.
Nombre de personnes touchées : Environ 8844 Recommandations les plus répétées : A) Elargissement et continuité de cette activité de sensibilisation à travers tout le pays. B) Utilisation des médias comme force de propagande à travers des émissions radiophoniques et télévisées, des spots de sensibilisations, des musiques et des pièces de théâtre dénonçant le système. C) Mise en place de lignes téléphoniques gratuites pour recevoir les doléances et dénonciations. D) Sensibilisations de l’Etat haïtien.
Présentation générale de chaque séance de sensibilisation :
A chaque activité de sensibilisation sur la domesticité infantile, des représentants du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) et de la Fondation Maurice A Sixto (FMAS) interviennent selon un plan établi qui tient compte de la tranche d’âge et du nombre de participants. Les participants font généralement connaissances aux principales causes de ce système (la pauvreté des personnes vivants en province ; le non-contrôle du pouvoir de procréation des familles des provinces ; le manque d’éducation ; la quête d’épanouissement des familles des provinces pour leurs enfants…).
1- Dans l’introduction, les deux institutions sont clairement présentées, ensuite le but de leur présence est nettement détaillé. Dans l’objectif de mettre rapidement dans le bain les futurs sensibilisés, quelques questions leur sont généralement posées au départ sur leur connaissance de la domesticité infantile et des violences de toute sorte dont sont quotidiennement victimes des filles et des femmes en Haïti. 2- En guise d’exemple de domesticité et de violence faite aux filles, le dessin animé Ti Sentaniz, du conteur haïtien Maurice A Sixto, est projeté. A la fin de la projection, des prises de paroles du côté des spectateurs sont demandées pour voir comment ils ont compris ce qu’ils viennent de visualiser. 3- Toute suite après, les intervenants du MCFDF et de la FMAS, à tour de rôle, font état des retombés négatifs de telles pratiques sur la société en général et sur la victime en particulier. Le phénomène de « Kadejak » ou viol est également soulevé. Puis, les concepts de Droits et Devoirs des enfants et des Femmes sont pris en compte dans une perspective de reconstruction ou refondation d’Haïti. 4- Une quatrième partie est toujours réservée aux questions et commentaires des participants ainsi qu’à des réflexions sur les causes de la domesticité, sur les moyens de l’éradiquer. Au cours de cette période, il y en a qui dénoncent des cas de violence qu’ils connaissent ; certains font des recommandations et d’autres laissent entendre leur critique. 5- Dans la conclusion, il est question de la responsabilisation des participants en leur faisant comprendre que la lutte les concerne tous et qu’ils peuvent contribuer à leur manière, comme faire passer le message chez eux et dans leur quartier. Deux numéros de téléphone leur sont toujours proposés pour dénoncer les cas de domesticité infantile et toute autre forme de violence à l’égard des enfants et des femmes. Il s’agit du 188 (Brigade Protection des mineurs) et du 3944-8305 (Fondation Maurice A Sixto). Enfin, les intervenants procèdent à la distribution de T-shirts sur lequel se trouve l’effigie de Ti Sentaniz avec le slogan : « Ann rebati yon Ayiti san restavèk » (Rebâtissons une Haïti sans enfants en domesticité).
Léopold Ciné Attaché de Presse Assistant Coordonnateur de projet Fondation Maurice A. Sixto (FMAS)
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